Depuis la place de la Mairie, la rue de Cavardy rejoint, au bout de 200
mètres celle du Dourmeur. Juste après la jonction, un petit passage entre deux
habitations part vers le sud pour rejoindre le lieu-dit Mouster Lan. Au bout de
50 mètres, on aperçoit sur la gauche, à la limite entre deux propriétés privées,
trois contreforts presque entièrement recouverts de lierre. Ce sont les
vestiges de la villa gallo-romaine du
Cavardy.
Cette villa se composait de trois
constructions de plans rectangulaires, s’organisant à l’intérieur d’une grande
cour fermée par un mur d’enceinte. La plus grande présentait une façade de plus
de 25 mètres de long, pour 8 de large, soutenue par de puissants contreforts,
subdivisée en cinq salles. La seconde mesurait 14 mètres sur 10 et se composait
de trois pièces. La troisième, située à 70 mètres du bâtiment principal,
mesurait 8 mètres sur 6.
La villa du Cavardy fait
partie d’une première série d’établissements
ruraux en Armorique, que l’on peut dater des règnes d’Auguste et Tibère, et à
laquelle se rattachent également, entre autres, ceux de Keradennec en St-Frégant,
de Kervenennec en Pont-Croix et de Kerhillio en Erdeven. Ces établissements se présentaient alors sous la forme de fermes aux
bâtiments de bois et au sol en terre battue, qui ne devaient guère différer des
fermes de l’âge du fer. Ce n’est qu’à partir des années 50 de notre ère qu’ils semblent
s’être développés et transformés en véritables villae à la romaine, munies de structures en pierres maçonnées et
de sols en béton.
La villa du Cavardy fut abandonnée
dans les années 190, période marquée par une grave crise sociale, qui a vu la
destruction de plusieurs autres villae,
telles que celles de Goac’h
Quenaou en Guilligomarc’h, du Valy-Cloistre en La Roche-Maurice, de Kervennenec
en Pont-Croix, et de Keradennec en St-Frégant. Le site n’en a pas moins continué
à être occupé au cours des siècles suivants, comme en attestent des traces se
poursuivant jusqu’au 4e siècle, et la découverte de pièces de
monnaie de l'époque de Louis XIII. La construction principale était encore
debout en 1867, reconvertie en une maison d'habitation et couverte de chaume. Elle
aurait même servi de cabaret antérieurement.
Sources :
Patrick Galliou, L’Armorique romaine, 1984
Charles Armand
Picquenard, Ruines et substructions
gallo-romaines du Cavardy et du Stanq (canton de Fouesnant, Finistère),
"Bulletin de la Société archéologique du Finistère", 1906
http://fr.topic-topos.com/patrimoine-saint-evarzec
Le Finistère
de la Préhistoire à nos jours, 1991
Louis Pape, La civitas des Osismes à l’époque gallo-romaine,
1978
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