Peu après la sortie du bourg,
la route de Pont-Croix est rejointe sur la droite par le chemin d’accès à l’ancien
manoir Kerandraon (propriété privée). Au nord du chemin, on en voit le colombier, qui domine la vallée du Goyen.
Le manoir date des 14e
et 16e siècles. Son enceinte, dont il demeure quelques remparts
crénelés, était autrefois en partie bordée de douves. Le grand logis, du 15e
ou 16e siècle, était demeuré à peu près intact jusqu’en 1750, date à
laquelle son étage supérieur fut démoli et ses pierres utilisées pour la
construction du château du Guilguiffin en Landudec.
La seigneurie de Kerandraon a
été pendant plusieurs siècles en la possession d’une très ancienne famille, les
Kercaro, ou Kerharo, qui avait pour berceau le manoir de Kercaro à
Cléden-Cap-Sizun. Le manoir de Kercaro semble avoir été abandonné par ses occupants
dès le 14e siècle au profit du manoir de Kerandraon, qu’il ont
eux-même fait édifier.
Les seigneurs de Kerandraon avaient
droit de haute, moyenne et basse justice. Leurs dépendances s’étendaient aux
villages de Penanrez, Kérégoat, Lestréogan, au moulin de Meil Kerharo, aux
domaines de Keransal et de Lanhoantec, ainsi qu’au presbytère et aux deux
maisons qui formaient le bourg de Mahalon. Leur blason de gueules au
massacre de cerf d’or, au-dessus du maître-autel de l’église de Mahalon, atteste
qu’ils en étaient les premiers prééminenciers. Leurs armes étaient également visibles
autrefois au-dessus du portail occidental. Les seigneurs de Kerandraon étaient
également les premiers prééminenciers de la chapelle Saint-Pierre, située dans
le haut du bourg, où leurs armoiries figuraient autrefois sur les vitraux. Chaque année, à la fête de saint Mahé, les
seigneurs de Kerandraon devaient un bouquet de roses au seigneur de Pont-Croix,
auquel ne les rattachait pourtant aucun lien de sujétion féodale puisque, de
temps immémorial, Kérandraon relevait directement du duc de Bretagne.
Au début du 20e siècle,
le manoir appartenait à Mme la baronne de Gargan, fille du comte Henry de
Salaberry qui avait fondé à Mahalon deux écoles libres dirigées, l’une par les
frères de Lamennais, l’autre par les Filles de Jésus de Kermaria.
Outre le colombier, du 18e siècle, le manoir
possédait également une chapelle (aujourd’hui détruite), et un moulin, situé à
450 mètre au nord, au fond de la vallée du Goyen, appelé Moulin de Kerandraon
ou Meil Kerharo – du nom des seigneurs du lieu. Le site Fontaines du Finistère
mentionne par ailleurs la présence d’une fontaine, toujours visible, qui
alimente un lavoir.
Entre le chemin d’accès au
manoir et l’église paroissiale s’étendait autrefois un verger d’environ trois
hectares qui était entouré par un mur qui subsiste en partie du côté ouest. Aujourd’hui
le verger a laissé la place à un pâturage, qui offre une vue d’ensemble sur le
bourg de Mahalon.
Un souterrain du 16e
s., dont l’ouverture est toujours visible, reliait jadis la maison Ty Glas (qui
jouxte l’église) au manoir de Kerandraon.
(Sources : Infobretagne, Topic-Topos,
Base Mérimée, martheknockaert)
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