Contrairement à ce pourrait laisser
penser son nom et la présence d’une chapelle, le village de Tréguron, situé à
2,2 km à l’ouest du bourg n’a jamais été une trève : sa chapelle est une
fondation seigneuriale, comme en atteste la représentation, sur l’édifice, des
blasons des Poulmic, seigneurs de Tréguron, des La Bouexière, seigneurs de
Rosvéguen, des Coatanezre, marquis de La Roche, et des Kervern.
La
chapelle Notre-Dame de Tréguron
Le sanctuaire comprend une nef avec
collatéral nord et clocher gothique, un transept et une abside. Construite au
16e siècle, la chapelle a été en grande partie remaniée au 17e.
La nef et la façade ouest sont les parties les plus anciennes. L’abside a été
reconstruite en 1653 dans le style Beaumanoir, et la sacristie ajoutée en 1758.
La chapelle fut acquise comme bien national
en 1796 par Gilles-Marie Coadou, de Tréguron, et la veuve de ce dernier la céda
gracieusement à la commune en 1803.
Un important pardon aux chevaux s’y tenait
jusqu'aux années 1950. On y vénérait la statue de saint Éloi, représenté dans
la chapelle costumé en maréchal-ferrant tandis qu’il ferre le sabot d'un cheval
sur une enclume.
Le
calvaire
Devant la chapelle se trouve le calvaire
érigé sur un haut piédestal octogonal. Le croisillon, sur lequel apparaît la
date de 1749, porte un Christ entouré de la Vierge et de saint Jean, ainsi que
les armoiries en alliance des familles de La Bouexière et de Poulmic, fondatrices
de la chapelle. Au pied du fût est représentée une pietà qui est antérieure,
probablement du 16e siècle.
La
fontaine
Depuis le placitre, au niveau d’un penty
ruiné, un chemin creux conduit au bout d’une centaine de mètres à la fontaine (que
l’on peut également atteindre directement à partir de la route). Elle alimente
un lavoir qui se trouve à proximité. Cette fontaine du 16e siècle abrite
une statue en pierre de la Vierge allaitante à la poitrine gonflée de lait. La
procession s’y rendait lors du pardon de septembre. Les jeunes mères de famille
et nourrices désireuses d’avoir un lait abondant devaient faire trois fois le
tour de la chapelle corsage déboutonné,
puis s’asperger les seins avec l’eau de la fontaine avant de réciter cinq pater
et Ave.
Cette coutume peu en adéquation avec la
pudeur prônée par la religion chrétienne est peut-être une survivance de
l’ancienne religion. La chapelle a en effet succédé à un lieu de culte de l’eau
pré-chrétien.
Le village
Dans le village, on voit depuis la route l’un
des spécimens les plus méridionaux de maison à apoteiz (maison à avancée perpendiculaire au corps du bâtiment), style architectural caractéristique des monts d'Arrée. Quelques autres maisons
de ce type sont visibles sur le territoire de Gouézec, à Pont-Coblant et au
Boullen par exemple. (Photo à venir)
(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée)
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