vendredi 23 décembre 2016

MAHALON - Lanfiacre



Au nord du Goyen, la commune de Mahalon forme une curieuse excroissance qui s’immisce entre les territoires de Poullan et de Pouldergat, comprenant l’ancien manoir de Lésivy, cinq ou six villages et les anciennes chapelles de Lanfiacre et Lantujen. Le Goyen ayant servi de délimitation aux pagi (subdivisions territoriales antiques et médiévales) du Cap Caval et du Cap Sizun, il est vraisemblable que ce petit territoire ait été conquis  tardivement par Mahalon au détriment de Poullan.



La route de Pouldergat à Confort traverse ce territoire au niveau du village de Lanfiacre, lui-même situé au contact des communes de Mahalon et de Poullan-sur-Mer. Ce village est mentionné dans la charte de fondation du prieuré de Saint-Tutuarn (Ile Tristan) dressée en 1126. Parmi les dons que Robert, évêque de Cornouaille, fit à ce prieuré, figurent les deux tiers de la dîme de Lanfiat (Lanfiacre).


Une chapelle, dédiée à saint Fiacre, s’y trouvait autrefois. Cette chapelle, disparue depuis le milieu du 20e siècle, avait été reconstruite en 1883, en réutilisant en partie les pierres de la chapelle St-Tugen (à 1 km au nord-est), tombée en ruines pendant la Révolution. D’après H. Pérennes, la chapelle n’avait conservé, en 1914, d’ancien que les deux culs-de-lampe qui étaient encastrés dans le pignon oriental. L’un d’eux supportait la statue en bois de saint Fiacre vêtu en ermite et tenant une bêche. Sur l’autre était placée une statue la staute saint Tugen en abbé mitré – provenant de la chapelle du même nom. Une table d’autel en granit de la cahpelle St-Tugne y fut également transférée. Mais l’entretien de la chapelle Saint-Fiacre étant devenu trop coûteux, elle finit par être désaffectée, et le pardon annuel (vers la mi-septembre), supprimé.


De cet ancien lieu de culte ne restent plus à présent qu’une croix et une fontaine.


La croix, située à l’angle de la départementale et de la route de Kermaburon, au milieu d’un massif de camélias, date du 16e siècle et présente un Christ en croix.



 La fontaine, située dans un vallon ombragé (au sud du village ?), a été restaurée par François Le Bihan en 1912.  Comme c’était la coutume pour beaucoup d’autres fontaines saintes du pays breton, on y venait pieusement tremper les chemises des enfants malades et on les en revêtait en priant saint Fiacre de les guérir.

Dans le village, on voit un beau spécimen de ferme de maître typique de la Cornouaille occidentale, avec ses dix ouvertures et sa niche centrale abritant une statuette de la Vierge.



Non loin de là, à Lézivy (1 km au sud-ouest), M. l’abbé Abgrall, professeur au Petit Séminaire de Pont-Croix, découvrit, en 1884, un souterrain, des substructions d’habitations et des tuiles. Une voie antique reliant la ville d’Is à Audierne passait à proximité.

(Sources : Infobretagne, Base Mérimée, croixetcalvaires.dufinistere)

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