Ty Men et l'ancienne voie romaine
A 2,1 km au sud du bourg de
Tourch, la D 36 qui mène vers Rosporden traverse le hameau de Ty Men, établi à
un carrefour. La route qui s’embranche sur la gauche part rejoindre Coadigou et
Scaër, et celle qui s’embranche sur la droite, dans le prolongement de la
précédente, dessert les fermes de Bergéou et Coat Escop. Ces deux routes
reprennent le tracé de l’ancienne voie romaine de Quimper à Rennes.
Au-delà de Coat Escop, le chemin
goudronné se transforme en un chemin de terre qui descend par une forte pente le
versant de la vallée du ruisseau de Pont ar Bastard, qu’elle franchit au niveau
de la maison Ty Dour. Ne pas espérer trouver là un pont ancien, le
franchissement du cours d’eau se faisant par une simple buse ! Le tracé de
la voie antique est ensuite repris par le chemin goudronné qui gravit, en pente
raide à nouveau, l’autre versant du ruisseau pour relier Ty Dour à Croazic,
puis par d’autres routes vicinales jusqu’au bourg d’Elliant.
Locunduff
et la chapelle Ste-Candide
Quelques dizaines de mètres
après le carrefour, au village de Locunduff, la route qui mène vers Scaër
laisse sur la droite la chapelle Ste-Candide. C’est la seule chapelle encore existante sur le territoire
de Tourch, qui en comptait une autre à Pont-Ilis, aujourd’hui disparue.
La chapelle, de plan rectangulaire, a été
construite au début du 16e siècle ou à la fin du 15e. Propriété
de l’ancienne seigneurie de Coatheloret, qui avait son siège à 600 mètres à l’est (voir article Tourch - Goël
ar Hoat et le Moulin Coat),
elle porte les armes de la famille Canaber, qui détenait la seigneurie du 16e
au 18e siècle. Celles-ci sont sculptées à la base du clocher et
au-dessus de la porte sud. Elles apparaissent également dans le soufflet
supérieur de la fenêtre.
Le sanctuaire est dédié à sainte Candide, l’une
des 11 000 vierges, compagnes de sainte Ursule, martyrisées à Cologne en
383, qui est également la patronne de la paroisse voisine de Scaër. Dans la
chapelle, la sainte est représentée en abbesse, alors qu’aucune des différentes
Candide béatifiées par l'Église n’est connue pour avoir eu ce titre. C’est
qu’elle a hérité des attributs de sainte Guengu, la patronne primitive de la
chapelle et éponyme du village de Locunduff (« le prieuré de Guengu »),
au culte de laquelle celui de sainte Candide s’est substitué au Moyen Âge. Fait
insolite, il existe un autre hameau appelé Locunduff à 2,2 km à l’est, en la
commune de Scaër, au bord de cette même route.
La croix qui jouxte la chapelle date, comme elle,
du 16e siècle. C’est une croix monolithe à pans ornée d’un Christ en
croix.
Un accès, au nord de la chapelle, permet
d’atteindre la fontaine-lavoir, située à une cinquantaine de mètres à l’ouest.
Le lavoir, de facture récente, a certainement été aménagé au début du 20e
siècle. Seule la fontaine semble plus ancienne. Son eau passait pour avoir des
vertus curatives. On y plongeait les enfants qui avaient du mal à marcher ou
qui tardaient à le faire. Elle soignait également une maladie de langueur, dite
« barrat », générée par un sort. Si les malades en entrant dans l'eau s'y
allongeaient sans difficulté, le sort était conjuré. Si, en revanche, ils
retiraient leurs pieds au contact de l'eau, leur vie devait être courte.
La chapelle a fait l’objet d’une restauration en
2003, et accueille désormais des concerts pendant l’été.
(Sources : Infobretagne, Topic Topos, panneau sur
site, croixetcalvaires.dufinistere, Dictionnaire des communes du Finistère)
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