Etabli sur l’ancien tracé de l’axe Quimper-Douarnenez, au sommet de la ligne de faîte qui sépare les bassins versants de du Goyen et de l'Odet, le bourg de Plonéis
est l’archétype du village-rue. Les habitations s’alignent de part et d’autre
de la rue principale, rectiligne. Ce n’a cependant pas toujours été le cas. Sur
la carte de l’état-major (1820-1866), le
bourg présentait encore une structure nucléaire, la douzaine de bâtiments qui
le composaient s’agglutinant autour de son église, et essentiellement au sud de
la rue principale. Outre l’église, des 16e et 17e
siècles, le bourg recèle encore une demi-douzaine de maisons du 19e
siècle. Depuis la réalisation du contournement sud, en 1996, Plonéis est redevenue une
bourgade bien tranquille…
A 300 mètres au nord-est du bourg, près du village de Kerveur, la présence d’un
lieu-dit An Hospital constitue probablement une trace de la présence des Hospitaliers
de l’Ordre de St-Jean de Jérusalem. C’est en effet dans une charte énumérant
leurs biens que le nom de la commune est mentionné pour la première fois. L’existence
d’un quartier « La Croix Rouge » au nord-ouest du bourg, constitue un
autre indice de leur présence. Dans ce dernier quartier ont par ailleurs été retrouvés
des tuiles et restes de retranchement
de l’époque gallo-romaine, à droite de la route de Quimper à Douarnenez. De fait, cette dernière semble bien, d'après la carte des voies romaines établie par Jean-Yves Eveillard, avoir repris un tracé antique.
Le souvenir de saint Neis, l’obscur saint breton qui a donné son nom à la commune, s’est perdu, et c’est à saint Gilles qu’est dédiée l’église.
L’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés et chapelles en ailes. Au milieu, un arc diaphragme sépare la nef du chœur comportant trois travées avec bas-côtés. Si la partie la plus ancienne remonte à 1540 (date gravée sur l’arc diaphragme), ce n'est qu'en 1641 que sont terminés les contreforts du clocher, de type finistérien à galerie. D'autres dates, 1632 (sur le linteau de la chambre des cloches), 1645 (sur un pilier du chœur), 1662 (sur le chevet), marquent les étapes de la restauration de l'édifice. La sacristie a été ajoutée en 1868. Le portail ouest, en arc brisé, est de style gothique flamboyant. L’ossuaire, à trois arcades gothiques, date du 16e siècle.
La croix du placître, réalisée par le sculpteur Yann Larc’hantec, date de 1882, et la croix du cimetière, de 1912.
La fontaine St-Gilles
En contrebas de l’église, la rue Joseph Salaun – qui conduit vers Plogastel -, laisse sur la droite la fontaine St-Gilles, que Topic-Topos et Infobretagne datent 16e siècle, et que la Base Mérimée fait remonter à la fin du 15e siècle. La niche en plein cintre abrite la statue du saint protecteur. Sur le fronton sont gravées les armes des Kersauzon-Guillemot et des Kerigny, familles issues du manoir de Kerven. On y venait pour guérir les rhumatismes.
La croix de Kernévez
A la sortie sud du bourg, l’embranchement de la route du
Marc’hallac’h sur celle de Plogastel est jalonné par une croix qu’Infobretagne et l’Atlas des croix et calvaires du Finistère
donnent du 14e siècle, et la Base Mérimée du 15e (sans
certitude). La face sud présente un crucifix en bas-relief, avec les gibets des
larrons adossés latéralement à la croix centrale. Côté nord figure une Vierge
de Pitié.
(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée, carte de l’état-major, La civitas de Osismes à l’époque gallo-romaine, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Fontaines du Finistère, Les voies romaines en Bretagne)
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