dimanche 1 janvier 2017

TOURCH - Ty Men et Locunduff



Ty Men et l'ancienne voie romaine



A 2,1 km au sud du bourg de Tourch, la D 36 qui mène vers Rosporden traverse le hameau de Ty Men, établi à un carrefour. La route qui s’embranche sur la gauche part rejoindre Coadigou et Scaër, et celle qui s’embranche sur la droite, dans le prolongement de la précédente, dessert les fermes de Bergéou et Coat Escop. Ces deux routes reprennent le tracé de l’ancienne voie romaine de Quimper à Rennes.



Au-delà de Coat Escop, le chemin goudronné se transforme en un chemin de terre qui descend par une forte pente le versant de la vallée du ruisseau de Pont ar Bastard, qu’elle franchit au niveau de la maison Ty Dour. Ne pas espérer trouver là un pont ancien, le franchissement du cours d’eau se faisant par une simple buse ! Le tracé de la voie antique est ensuite repris par le chemin goudronné qui gravit, en pente raide à nouveau, l’autre versant du ruisseau pour relier Ty Dour à Croazic, puis par d’autres routes vicinales jusqu’au bourg d’Elliant.





Locunduff et la chapelle Ste-Candide



Quelques dizaines de mètres après le carrefour, au village de Locunduff, la route qui mène vers Scaër laisse sur la droite la chapelle Ste-Candide. C’est la seule chapelle encore existante sur le territoire de Tourch, qui en comptait une autre à Pont-Ilis, aujourd’hui disparue.


La chapelle, de plan rectangulaire, a été construite au début du 16e siècle ou à la fin du 15e. Propriété de l’ancienne seigneurie de Coatheloret, qui avait son siège à 600 mètres à l’est (voir article Tourch - Goël ar Hoat et le Moulin Coat), elle porte les armes de la famille Canaber, qui détenait la seigneurie du 16e au 18e siècle. Celles-ci sont sculptées à la base du clocher et au-dessus de la porte sud. Elles apparaissent également dans le soufflet supérieur de la fenêtre.



Le sanctuaire est dédié à sainte Candide, l’une des 11 000 vierges, compagnes de sainte Ursule, martyrisées à Cologne en 383, qui est également la patronne de la paroisse voisine de Scaër. Dans la chapelle, la sainte est représentée en abbesse, alors qu’aucune des différentes Candide béatifiées par l'Église n’est connue pour avoir eu ce titre. C’est qu’elle a hérité des attributs de sainte Guengu, la patronne primitive de la chapelle et éponyme du village de Locunduff (« le prieuré de Guengu »), au culte de laquelle celui de sainte Candide s’est substitué au Moyen Âge. Fait insolite, il existe un autre hameau appelé Locunduff à 2,2 km à l’est, en la commune de Scaër, au bord de cette même route.



La croix qui jouxte la chapelle date, comme elle, du 16e siècle. C’est une croix monolithe à pans ornée d’un Christ en croix.



Un accès, au nord de la chapelle, permet d’atteindre la fontaine-lavoir, située à une cinquantaine de mètres à l’ouest. Le lavoir, de facture récente, a certainement été aménagé au début du 20e siècle. Seule la fontaine semble plus ancienne. Son eau passait pour avoir des vertus curatives. On y plongeait les enfants qui avaient du mal à marcher ou qui tardaient à le faire. Elle soignait également une maladie de langueur, dite « barrat », générée par un sort. Si les malades en entrant dans l'eau s'y allongeaient sans difficulté, le sort était conjuré. Si, en revanche, ils retiraient leurs pieds au contact de l'eau, leur vie devait être courte.




La chapelle a fait l’objet d’une restauration en 2003, et accueille désormais des concerts pendant l’été.

(Sources : Infobretagne, Topic Topos, panneau sur site, croixetcalvaires.dufinistere, Dictionnaire des communes du Finistère)

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