mercredi 18 janvier 2017

PLONEIS - Sainte-Anne




Le quartier de Ste-Anne se situe à 3,4 km au sud-est du bourg de Plonéis, sur le versant septentrional de la colline que contourne la route Quimper-Douarnenez au nord et la route Quimper-Plozévet au sud.






La chapelle Ste-Anne-Prat-ar-Raz

Au cœur du hameau, dans un site agréablement ombragé, se trouve la chapelle Ste-Anne-Prat-ar-Raz. Elle a été reconstruite en 1878-1880 à l’emplacement de l’ancienne chapelle de Prataras (ou Prat-ar-Raz),  bâtie en 1680 et détruite en 1793, durant la Révolution. Les Quimpérois et paroissiens des communes environnantes, Pluguffan et Penhars notamment, s’y rendant à l'époque en grand nombre le jour du pardon, les révolutionnaires de Quimper en ont fait un symbole à abattre...



Les plans de l'actuelle chapelle ont été dessinés par le prêtre-historien-architecte le chanoine Abgrall. C’est un édifice de forme rectangulaire de trois travées avec un clocheton-mur, avec en avant de celui-ci un porche surmonté d’une terrasse qui supporte un autel de pierre, à laquelle on accède par un escalier extérieur. Au-dessus de la rosace figurent les armoiries rapportées de Mgr. Nouvel de La Flèche, évêque de Quimper et de Léon de 1872 à 1887.




Lors du pardon de 1996, un battant de cloche s’est détaché à l’heure de l’Angélus, cassant quelques ardoises et atterrissant à quelques centimètres d’une voiture, sans toutefois blesser quiconque. Cet incident décida une poignée de riverains à créer l’association de la chapelle Ste-Anne Prat-ar-Raz, afin de sauvegarder l’édifice ainsi que son pardon, qui continue à s’y dérouler, le 2e dimanche de juillet.

En 2002, aux abords de la chapelle, un bloc de pierre a été découvert sous la végétation. Après examen, cette pierre munie d’une cavité, s’est avérée être un tronc d’offrande disparu lors de l’ouragan de 1987. La légende dit qu’après la destruction de la chapelle originelle, on entendait la nuit, venant des décombres, un bruit de marteau sur les pierres. C’était sainte Anne qui demandait la reconstruction de sa chapelle. Sous la pression des paroissiens, le curé de l’époque envisagea donc de bâtir un nouvel édifice, mais il fallait trouver des fonds. Le tronc en pierre, destiné à les récolter, fut installé au bord de la route de Douarnenez. La pierre, de 80 cm de haut, a été été replacée tout près de la chapelle.





La fontaine Ste-Anne



A une vingtaine de mètres en contrebas de la chapelle, se trouve la fontaine de dévotion. Sur le toit de l’édicule, constitué de pierres cintrées, est gravée la date de 1671.  Celui-ci était autrefois surmonté de la croix des seigneurs du Disquay du manoir de Kerven (manoir situé en Plonéis). Le bassin est encadré de deux reposoirs.





La fontaine-lavoir



L’allée des Genêts, qui gravit le coteau pour rejoindre la départementale de Quimper à Plozévet, laisse sur la droite, avant l’embranchement du chemin de Cochard, une fontaine rustique alimentant un lavoir. Celle-ci est aménagée sur la source du ruisseau que vient alimenter, un peu plus bas, la fontaine Ste-Anne.



Keréval


La route traverse ce hameau, situé au sommet de la colline, avant de rejoindre la D 784. Sur la façade d’une ferme, on aperçoit, depuis la route, une fenêtre à meneau.


(Sources : panneau sur site / http://chapelle-sainte-anne-ploneis.fr, Infobretagne, Base Mérimée, Fontaines du Finistère)


dimanche 15 janvier 2017

PLONEIS - Le bourg



Etabli sur l’ancien tracé de l’axe Quimper-Douarnenez, au sommet de la ligne de faîte qui sépare les bassins versants de du Goyen et de l'Odet, le bourg de Plonéis est l’archétype du village-rue. Les habitations s’alignent de part et d’autre de la rue principale, rectiligne. Ce n’a cependant pas toujours été le cas. Sur la carte de l’état-major (1820-1866),  le bourg présentait encore une structure nucléaire, la douzaine de bâtiments qui le composaient s’agglutinant autour de son église, et essentiellement au sud de la rue principale. Outre l’église, des 16e et 17e siècles, le bourg recèle encore une demi-douzaine de maisons du 19e siècle. Depuis la réalisation du contournement sud, en 1996, Plonéis est redevenue une bourgade bien tranquille…



A 300 mètres au nord-est du bourg, près du village de Kerveur, la présence d’un lieu-dit An Hospital constitue probablement une trace de la présence des Hospitaliers de l’Ordre de St-Jean de Jérusalem. C’est en effet dans une charte énumérant leurs biens que le nom de la commune est mentionné pour la première fois. L’existence d’un quartier « La Croix Rouge » au nord-ouest du bourg, constitue un autre indice de leur présence. Dans ce dernier quartier ont par ailleurs été retrouvés des tuiles et restes de retranchement de l’époque gallo-romaine, à droite de la route de Quimper à Douarnenez. De fait, cette dernière semble bien, d'après la carte des voies romaines établie par Jean-Yves Eveillard, avoir repris un tracé antique.


L’église

Le souvenir de saint Neis, l’obscur saint breton qui a donné son nom à la commune, s’est perdu, et c’est à saint Gilles qu’est dédiée l’église.


L’édifice comprend une nef de trois travées avec bas-côtés et chapelles en ailes. Au milieu, un arc diaphragme sépare la nef du chœur comportant trois travées avec bas-côtés. Si la partie la plus ancienne remonte à 1540 (date gravée sur l’arc diaphragme), ce n'est qu'en 1641 que sont terminés les contreforts du clocher, de type finistérien à galerie. D'autres dates, 1632 (sur le linteau de la chambre des cloches), 1645 (sur un pilier du chœur), 1662 (sur le chevet), marquent les étapes de la restauration de l'édifice. La sacristie a été ajoutée en 1868. Le portail ouest, en arc brisé, est de style gothique flamboyant. L’ossuaire, à trois arcades gothiques, date du 16e siècle.




La croix du placître, réalisée par le sculpteur Yann Larc’hantec, date de 1882, et la croix du cimetière, de 1912.


La fontaine St-Gilles

En contrebas de l’église, la rue Joseph Salaun – qui conduit vers Plogastel -, laisse sur la droite la fontaine St-Gilles, que Topic-Topos et Infobretagne datent 16e siècle, et que la Base Mérimée fait remonter à la fin du 15e siècle. La niche en plein cintre abrite la statue du saint protecteur. Sur le fronton sont gravées les armes des Kersauzon-Guillemot et des Kerigny, familles issues du manoir de Kerven. On y venait pour guérir les rhumatismes.





La croix de Kernévez



A la sortie sud du bourg, l’embranchement de la route du Marc’hallac’h sur celle de Plogastel est jalonné par une croix qu’Infobretagne et l’Atlas des croix et calvaires du Finistère donnent du 14e siècle, et la Base Mérimée du 15e (sans certitude). La face sud présente un crucifix en bas-relief, avec les gibets des larrons adossés latéralement à la croix centrale. Côté nord figure une Vierge de Pitié.




(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée, carte de l’état-major, La civitas de Osismes à l’époque gallo-romaine, Atlas des croix et calvaires du Finistère, Fontaines du Finistère, Les voies romaines en Bretagne)