Peu après la sortie du bourg en
direction de Peumerit, une voie sans issue, sur la gauche, conduit au lieu-dit
Minven (ou Le Minven), dont le toponyme, qui signifie « pierre
blanche », provient de l'abondance de roches de quartz dans ce secteur.
Le hameau recèle un manoir dont les seigneurs ont
régenté durant l'Ancien Régime la vie économique
locale et celle des paysans, tous locataires de leurs terres. L’église de Tréogat
est elle-même, sans doute (d’après la Base
Mérimée), une ancienne chapelle de ce manoir.
Aux « montres »
de l’évêché de Cornouaille, revues
militaires à laquelle tous les nobles devaient participer munis de l'équipement
en rapport avec leur fortune, figurent, en 1481, Jean de Mineven, et en
1562, Maistre Raoul de Lanros,
sieur de Menesguen, bailly de Cornouailles, seuls représentants
de la paroisse de Tréogat. Au 16e siècle, la seigneurie passa par alliance
à l’importante famille Du Bois Géhennec, originaire d’Augan dans le Morbihan,
qui en resta propriétaire jusqu’à la Révolution. L’un de ses membres, Charles Du Bois Géhennec, marin officier du
roi, s'est illustré comme compagnon de l'amiral de Kerguélen lors de la
découverte de l'île qui porte ce nom, en 1772. Lui seul y mit pied à terre et
déposa la marque de son passage, tandis que l'amiral ne s'y est jamais
aventuré. C'est lui également qui, avec son commandant Louis Aleno de
Saint-Allouarn, prit possession de la côte occidentale de l'Australie. Sous la
Révolution, les Du Bois Géhennec émigrèrent en Allemagne.
Le manoir actuel date de la fin du 15e
ou début du 16e siècle, et a connu quelques transformations au 18e.
Sa façade présente une porte en anse de panier encadrée par deux pinacles, à
nids d'abeilles à la base, et torsadés au-dessus. Au sommet de cet ensemble
trônent un riche fleuron et un larmier. À l'intérieur, la bâtisse renferme un
escalier à paliers. Les murs de protection ont disparu, et seuls subsistent, en
partie démolis, les murs du jardin.
(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée)
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