PLOUDIRY - La chapelle-ossuaire Saint-Joseph
Située face au clocher de l’église, la chapelle-ossuaire Saint-Joseph est un édifice de plan rectangulaire daté de 1635. Ruiné en 1700, il a été reconstruit en 1713, puis déplacé et rebâti à l'identique en 1731.
Située face au clocher de l’église, la chapelle-ossuaire Saint-Joseph est un édifice de plan rectangulaire daté de 1635. Ruiné en 1700, il a été reconstruit en 1713, puis déplacé et rebâti à l'identique en 1731.
Cinq baies en plein cintre, séparées par des pilastres d'ordre dorique, sont couronnées par les représentations en hauts-reliefs de personnages formant une danse macabre : un paysan, femme, un juge et un noble, représentant les différents états de la société. Tous sont à égalité devant la mort, personnifiée par l’Ankou, représenté sous la forme d’un squelette armé d'un dard, qui constitue le cinquième haut-relief.
La
porte en plein cintre, encadrée de deux colonnes cannelées aux
chapiteaux d'ordre corinthien, est surmontée d'un fronton grec dans le
tympan duquel est un buste de saint Pierre, coiffé de la tiare.
A
l’angle du contrefort sud-ouest, un bénitier, qui semble daté de 1635,
engageait les fidèles à se signer et à asperger les restes de leurs
défunts par les baies, alors dépourvues de vitrages, de l'ossuaire.
Au-dessus du bénitier, un ange tient une banderole portant les
inscriptions : Bones Gentz qui par. icy. passez : priez Dieu. pour. les
Trepassez 1635.
En Bretagne, la fonction des ossuaires était double : d’abord celle de conserver les restes des morts les plus anciennement enterrés, mais aussi de donner aux vivants la familiarité de la mort. Car même en plein âge d’or de la Bretagne, les épidémies faisaient rage, notamment dans ces années 1630. La porte du monument était toujours ouverte. Les habitants pouvaient ainsi, lorsqu’ils le désiraient, venir méditer devant les crânes de leurs ancêtres. Ils y étaient même encouragés. Ne chantait-on pas, dans les églises, cette étonnante invitation :
Deomp d’ar garnel, kristenien, gwelomp ar relegou,
Eus hor breudeur, c’hoarezed, hon tadou, hor mammou,
Demeus hor amezeien, hor brasa mignoned
Gwelomp ar stad truezus m’emaint ennan rentet.
« Venons à l’ossuaire, chrétiens, voir les reliques
« De nos frères et sœurs, de nos pères, de nos aïeules,
« De nos voisins, de nos meilleurs amis ;
« Voyons l’état pitoyable où ils s’y trouvent réduits »
Ainsi commence en effet, la complainte de l’Ossuaire (gwerz ar Garnel), l’un des morceaux les plus sombres de la poésie bretonne, qui se poursuit ainsi : « Vous les trouverez brisés et émiettés, et la plupart d’entre eux sont même tombés en poussière ; on ne voit plus leur noblesse, ni leur beauté, ni la matière dont ils étaient faits… Tout cela n’a plus de nom dans la terre froide de la tombe. »
(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée, GBM, panneau sur site)
En Bretagne, la fonction des ossuaires était double : d’abord celle de conserver les restes des morts les plus anciennement enterrés, mais aussi de donner aux vivants la familiarité de la mort. Car même en plein âge d’or de la Bretagne, les épidémies faisaient rage, notamment dans ces années 1630. La porte du monument était toujours ouverte. Les habitants pouvaient ainsi, lorsqu’ils le désiraient, venir méditer devant les crânes de leurs ancêtres. Ils y étaient même encouragés. Ne chantait-on pas, dans les églises, cette étonnante invitation :
Deomp d’ar garnel, kristenien, gwelomp ar relegou,
Eus hor breudeur, c’hoarezed, hon tadou, hor mammou,
Demeus hor amezeien, hor brasa mignoned
Gwelomp ar stad truezus m’emaint ennan rentet.
« Venons à l’ossuaire, chrétiens, voir les reliques
« De nos frères et sœurs, de nos pères, de nos aïeules,
« De nos voisins, de nos meilleurs amis ;
« Voyons l’état pitoyable où ils s’y trouvent réduits »
Ainsi commence en effet, la complainte de l’Ossuaire (gwerz ar Garnel), l’un des morceaux les plus sombres de la poésie bretonne, qui se poursuit ainsi : « Vous les trouverez brisés et émiettés, et la plupart d’entre eux sont même tombés en poussière ; on ne voit plus leur noblesse, ni leur beauté, ni la matière dont ils étaient faits… Tout cela n’a plus de nom dans la terre froide de la tombe. »
(Sources : Topic-Topos, Infobretagne, Base Mérimée, GBM, panneau sur site)
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